• Aigues-mortes !

     

    « Dites Ginette, on monte à la tour ?

     

    « A la tour ? Non non non Lucette, on fait d’abord le tour des remparts pour se faire un peu les pieds ! Allez en route mauvaise troupe, c’est par là !

     

    « Par là ? Non Ginette, c’est par ici, il faut descendre là.

     

    « Mais bougre de Lucette, si on descend, on risque pas de monter sur les remparts ! Pour monter, il faut prendre l’escalier qui monte, pas celui qui descend que je sâche !!

     

    « Oui sans doute Ginette, mais là, on est déjà montées, et on est arrivées au dessus des remparts. Si on va par là, on monte à la tour de Constance.

     

    « Mais je vous ai dit qu’on monterait après avoir fait le tour des remparts !

     

    « Alors il faut descendre ici Ginette.

     

    « Vous êtes sûre ?

     

    « Pour sûr que je suis sûre. Allez Ginette, venez !

     

    « (Elle va nous perdre ce satané phasme !) … Je vous préviens Lucette, si jamais on se perd, … Ah tiens ! Mais oui, on arrive sur les remparts ! C’est curieux.

     

    « Non non Ginette, c’est pas curieux, c’est normal. Allez en route.

     

    « M’ouais ! Normal si on veut. Parce que descendre pour monter, c’est pas tout à fait normal quand même.

     

    « Ginette, cessez de ronchonner et gardez votre souffle, le chemin sera long et il fait beau et chaud.

     

    « Beau, et chaud ? Vous faites dans la contrepétrie belge à présent ?

     

    « Hein ? La contrepétrie belge ? C’est quoi ?

     

    « Ben une contrepétrie tiens ! Ni plus, ni moins. … Allez Lucette marchez ! Là-bas, il y a une petite tour, on va faire une pause.

     

    « (Et ben si on fait une pause à chaque tour, on n’est pas rendues !)

     

    « Qu’est ce que vous maugréez à présent ?

     

    « Rien rien Ginette, rien !

     

    « Pfououou ! Tiens, il y a un banc, on va s’asseoir un instant. Venez là Lucette !

     

    « C’est vrai qu’il fait frais ici.

     

    « Pffouou vouiii ! Ça fait du bien de s’asseoir.

     

    « Oooooh regardez Ginette ! Là, il y a des noms gravés, si ça se trouve, ce sont des noms de gardes de l’époque de Louis IX.

     

    « Ah bon ? Vous en avez connus vous des gardes de ce monsieur neuf ?

     

    « Nooooon Ginette ! Bien sûr que non ! Louis IX, c’était saint Louis, le roi de France qui régnait dans les années 1300 je crois.

     

    « Vous croyez ? Vous étiez pas institutrice dans le temps ?

     

    « Oui Ginette, mais pas sous le règne de saint Louis. N’empêche, il y a écrit là : Enguerrant. C’est pas un prénom d’aujourd’hui ça.

     

    « En guerrant ? On disait pas «en guerroyant» en ce temps là ?

     

    « Non Ginette. Enguerrant c’était un prénom.

     

    « Ah ? Et ben le gars qui s’appelait comme ça, il devait être hargneux Lucette.

     

    « Je ne sais pas Ginette. Allez, on y va ! Vous venez ?

     

    « Une minute papillon ! Je respire.

     

    « On a encore du chemin à faire Ginette, en route !

     

    « Bon, j’arrive. … Rooooh ! … Bigre, le soleil, il est encore plus chaud que tout à l’heure !

     

    « Attention à la marche Gin… !

     

    « RAAAAAH !

     

    « Vous vous êtes fait mal ?

     

    « Non Lucette, mais j’ai failli tomber. Ils savaient pas faire des marches planes à l’époque du père Neuf ?

     

    « C’est l’usure du temps Ginette, et vous non plus, vous  n’êtes plus toute jeune.

     

    « Dites donc, parlez pour vous ! Vous n’êtes pas non plus un perdreau de l’année !

     

    « Allez ! Parlez moins et marchez plus Ginette, on n’avance pas…

     

    « Pff ! Pff ! Pff ! … C’est encore loin ?

     

    « On n’en est même pas au quart Ginette. Marchez !

     

    « Dites Lucette, y a pas des toilettes par là ?

     

    « Je ne sais pas. Vous avez une envie pressante ?

     

    « Eueueuh, non, mais ça pourrait bien arriver.

     

    « Et ben en attendant, marchez !

     

    « Pfff ! Foutu soleil !

     

    « Ah Voilà une autre tour, on va faire une pause. D’accord Ginette ?

     

    « Plutôt deux fois qu’une.

     

    SPLASH !!!

     

    « Ouf ! Une petite pause, c’est pas de refus Lucette.

     

    « Pas trop longtemps Ginette, sinon on va se faire enfermer dans l’enceinte. Y a plus grand monde là.

     

    « Et encore moins de femme enceinte Lucette.

     

    « Je ne suis pas sainte Ginette.

     

    « Et encore moins enceinte Lucette !

     

    « Dites Ginette, ça va vous ?

     

    « Trééés bien Lucette, trrrèèès bien ! … (On se croirait au Mourre Nègre !)

     

    « (Roooooh ! La Ginette, elle a du attraper un coup de soleil sur la cafetière). Allez on repart Ginette. En route.

     

    « C’est ça. En route mauvaise troupe.

     

    « HAY HO HAY HO ! AU TROT ! AU TROT !

     

    « Qu’est ce que vous me chantez là Lucette ?

     

    « Une chanson entraînante pour aller plus vite.

     

    « Pouf pouf ! Dites Lucette, pouf pouf ! Vous pouvez pas ralentir un peu !!!

     

    « On arrive à une porte Ginette, on va pouvoir descendre.

     

    « pouf pouf ! pas trop tôt !

     

    « Zut !

     

    « Quoi zut !

     

    « Zut Ginette ! C’est la porte marine.

     

    « Ben quoi la porte Marine ? C’est par là qu’est passée Marine Le Pen ?

     

    « Mais non Ginette, ça a rien à voir avec Marine Le Pen. On passe au dessus d’une porte sans doute conçue pour que les bâteaux puissent entrer dans la ville.

     

    « Mais y a pas d’eau Lucette ! Comment voudriez vous que les bateaux puissent entrer par là ?

     

    « Par là aujourd’hui, non Ginette, mais au temps de Louis IX, si !

     

    « Et comment ce pusse madame Lucette, sans eau ?

     

    « Au temps de saint Louis Ginette, y avait de l’eau !

     

    « Ah ? Et ousqu’elle est à présent  l’eau ? Hmmm ! Elle s’est évaporée peut-être ?

     

    « Peut-être pas, mais elle a été remplacée par du sable. La mer a apporté du sable et le port a été asséché. C’est pourquoi on appelle cette ville : Aigues-Mortes, en vieux françois : les eaux-mortes.

     

    « Ah ? Et c’était qui ce vieux François qu’a baptisé cette ville ?

     

    « Hein ? Quel vieux François ?

     

    « Ben c’est ce que je vous demande madame la science. Alors ?

     

    « Ben je ne sais pas Ginette. Je ne connais aucun François de cette époque là.

     

    « Pourtant vous avez dit que c’est un vieux François qu’avait nommé cette ville : Aigues-Mortes !

     

    « Aaaaaah ! Non Ginette !

     

    « Comment ça, non ?

     

    « Non. Enfin si ! Quand je dis vieux françois, je veux parler de la langue française. Dans l’ancien temps, on disait françois à la place de français. Vous comprenez ?

     

    « M’ouais ! … Vaguement.

     

    « C’est simple Ginette, dans l’ancien, …

     

    « OUAIS MADAME LA SCIENCE ! On va pas passer le réveillon là-dessus ! Il commence à faire faim, alors y serait peut-être temps de redescendre au rez-de-chaussée où se trouvent les restaurants que je puisse me restaurer !! En route nom d’un chien Lucette !

     

    « J’arriiiiive Ginette ! Pouf pouf !!!!

     

    « Au ... secours !!Pour passer le temps ! »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 24 Juin 2016 à 11:51

    C'est une belle cotée chargée d'histoire.le soir à la tombée de la nuit l'endroit devient magique.le moment d'aller dîner dehors et de déguster les excellents vins gris du coin...

    Bonne fin de semaine.

    2
    bébéturbulent
    Vendredi 24 Juin 2016 à 13:59

    le vieux françois, le pape François, le président François, le françois est à la mode,

    mais pour combien de temps ?

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    3
    Vendredi 24 Juin 2016 à 17:19

    Aigues-Mortes est une très jolie ville, faudrait quand-même connaître un peu l'histoire quand on se promène dans le pays.happy

    4
    Vendredi 24 Juin 2016 à 20:48

    je ne connais pas cette ville

    pas mal bonne soirée

    5
    Samedi 25 Juin 2016 à 10:26

    Le coup du françois me rappelle une anecdote quand nous étions au Yemen... on arrive dans un village et on voit une jolie banderolle avec les portraits côte à côte de Sadam Hussein et Mitterand (il était venu en visite). Et à côté des deux portrait il y avait écrit: 

    "Pienvenue Français Mitterrand"

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