• Vive la crise !

     

    DRIIINNN ! DRIIINNN ! DRIIINNN ! DRIIINNN !

     

    « Ouais ? … Qui c’est ?

     

    « Allo ? … Ginette ?

     

    « Ouais ! C’est moi ! Qu’est ce qu’y y’a ?

     

    « C’est Lucette !

     

    « Lucette ? … Lucette qui ?

     

    « Beeen, … Lucette tiens Ginette !

     

    « Lucette Lucette ! … Lucette qui d’abord !

     

    « Ben Lucette Ginette !

     

    « Lucette Ginette ? … Connais pas !

     

    « M’enfin Ginette, c’est moi Lucette !

     

    « Ouais, c’est vous Lucette, mais Lucette qui !

     

    « Lucette Gaucher ! Vous me reconnaissez ?

     

    « Lucette Gaucher, … Lucette Gaucher. … C’est bizarre, ça m’dit quelque chose.

     

    « Forcément Ginette, je suis votre meilleure amie !

     

    « Ah ? J’ai une meilleure amie moi ?

     

    « Ben oui Ginette. J’habite pour ainsi dire, juste à côté de chez vous ! On se connaît quasi depuis la maternelle !

     

    « Ça m’étonn’rait, j’ai jamais été maternelle moi !

     

    « Oui, mais j’veux dire qu’on se connaît depuis l’enfance Ginette. Vous vous rapp’lez pas ?

     

    « Depuis l’en France ? C’est quoi ce bazar ?

     

    « Pas depuis l’en France Ginette, depuis qu’on est toutes petites ! On a été petites ensemble.

     

    « M’en souviens pas.

     

    « Est-ce que je peux aller vous voir ? Vous avez pas l’air d’aller très bien Ginette.

     

    « Si vous voulez.

     

    CLAC !

     

     

    « Ben ça alors ! … Elle a raccroché ! … Elle a un problème, faut que j’y aille ! … Mon chapeau et en route !

     

    ***

     

     

    DRIIINNN !

     

    … …

     

    DRIIIIINNN ! DRIIIIIIIIINNN !

     

    « Ah tiens, c’est ouvert. Tant pis, j’entre. … Giiiiiinette ! … Giiiinette ? Vous êtes là ?

     

    « Hein ? … Ouaiais, je suis là !

     

    « Vous êtes ici ?

     

    « Ben ouais tiens. Vous êtes qui, vous ?

     

    « Ben c’est moi Lucette Ginette !

     

    « Ah ? C’est vous qui m’avez app’lée tout à l’heure ?

     

    « C’est ça Ginette. C’est moi. Qu’est-ce qu’y vous arrive ?

     

    « Y m’arrive que c’est la crise ma petite dame.

     

    « Pas la petite dame Ginette, Luceeette ! Ginette, c’est Lucette, votre amie.

     

    « Aaaaaah ! Lucette ! C’est vous ?

     

    « Ouiiiii Ginette ! Alors ça y est, ça vous revient ? C’est Lucette Gaucher !

     

    « C’est ça, Lucette Gauchère, la grenouille de bénitier de gauche, celle qu’est tellement  maigrelette, qu’elle fait honte à ma cuisine.

     

    « Et beeeen, quèsqu’y vous arrive ma pauvre Ginette ?

     

    « Ooooooh ! Pas plus pauvre  que vous d’abord !

     

    « Mais vous n’allez pas bien, hein Ginette ?

     

    « Ouaiaiais Lucette, c’est la crise !

     

    « Ah bon ?

     

    « Comment ça ah bon !

     

    « Ben je pensais pas que la crise, ça vous mettrait à plat comme ça Ginette. … Vous avez perdu gros ?

     

    « Ben à vrai dire Lucette, pas tellement.

     

    « Pourtant, …

     

    « Pourtant non Lucette, la Chantal, elle a dit : « Vous avez perdu zéro kilos ! » … La saleté !

     

    « Votre bascule ? C’est d’elle que vous parlez ?

     

    « Ben oui tiens ! Vous me demandez si j’ai perdu gros ! … Et je vous dis ce que m’a dit la saleté de chantal. Rien, zéro, que pouic, que dalle !! Pas le moindre petit milligramme !! … Vous le croyez ça ?

     

    « Je comprends que ça vous mette à plat. … Mais je pensais, moi, que c’était la crise qui vous avait mise dans cet état là.

     

    « Ben oui Lucette, c’est la crise, vous avez raison.

     

    « Racontez moi ça Ginette ! Qu’est-ce qu’y vous est arrivé ?

     

    « Alors passez moi la bouteille de Porto là, que je me serve un remontant. … Et servez vous aussi si ça vous dit.

     

    « Okay Ginette.

     

    « AAAAARRRGH !!!!

     

    « QU’EST-CE QU’Y A GINEEETTE ??

     

    « Qu’est-ce qu’y a qu’est-ce qu’y’a !!! Vous avez pas vu mon pied ?

     

    « Votre pied ? Non Ginette. Quel pied ? Pourquoi ? Quèsqu’il a vot’pied ?

     

    « Qu’est-ce qu’il a, qu’est-ce qu’il a ? Il a mal tiens ! Vous m’avez piétiné le pied !

     

    « Moi ?

     

    « Oui ! Vous! Pas le pape !

     

    « Mais Ginette, j’ai rien senti, ça peut pas être moi.

     

    « Ben moi, je l’ai senti passer !!

     

    « C’est curieux ça Ginette. Comment ça se fait ?

     

    « Et ben c’est sûrement un effet de la crise ! C’est le toubib qui me l’a dit. Ça fait très mal !

     

    « La crise ? Le toubib ? Vous deviez me raconter. … Vous avez perdu de l’argent et ça vous a mis sur le flanc ?

     

    « De l’argent ? … Oui, on peut dire ça comme ça Lucette.

     

    « Comment ça, on peut dire ça comme ça ?

     

    « Ben oui Lucette, je m’suis laissé tomber le chandelier d’ma grand-mère sur le pied. Un con delabre ce truc là !

     

    « Et vous avez perdu de l’argent ?

     

    « Ben oui tiens, le chandelier, ce con de lâbre, il est en argent !!! … Et j’vous prie de croire que c’est lourd !

     

    « Aaaaah je comprends mieux. … Mais quand même, je vous ai pas touché le pied Ginette !

     

    « Pas celui-là bougre de courge ! L’autre !

     

    « L’autre ? Mais apparemment, il a rien Ginette ! … C’est celui-là qu’ a un pansement !

     

    « Servez moi un peu d’Porto et écoutez moi !

     

    Glou glou glou !

     

    « Voilà. … Alors, … ?

     

    « Quand je vous dit que c’est la crise qui m’a mise sur le flanc, c’est que c’est la crise, …

     

    « Financière Ginette ?! Sûrement !

     

    « Fi nan cière ?? Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

     

    « Ben la crise économique ! Non ?

     

    « Non ! Jamais un financier n’aurait mis Ginette Touchard sur le flanc ! J’adore les gâteaux, mais quand même !

     

    «Ben alors c’est quoi Ginette ? 

     

    « C’est la crise de, … eueueueuh, … comment qu’il a dit déjà le docteur ?

     

    « De foie?

     

    « Deux fois ? Pourquoi deux fois ! … Pour moi, une fois a suffit Lucette.

     

    « Si c’est pas une crise de foie, c’est pt’être une crise de foi, et alors ce serait un prêtre qu’y vous faudrait.

     

    « Un curé ? Grands dieux non ! Dieu m’en préserve, j’aime pas ces zoziaux de malheur, et je suis pas encore à l’article de la mort que je sâche, Lucette !

     

    « Ben alors vous êtes victime de quelle crise à la fin ?

     

    « D’UNE CRISE DE GOUTTE !!! … C’est ça qu’il a dit le toubib !!!

     

    « Aaaaaaah oui !  … Alors ça, ça fait mal ! Et c’est là que vous avez mal Ginette hein ? Juste ici. …

     

    « WOUAOUOUOUOUHHH !!!! … Sal’té de Lucette !

     

    « Quelque part c’est rassurant, j’avais cru que vous étiez victime de la crise économique et que ça vous avait refilé une crise digestive, comme une dépression. Voyez ! … Et finalement, c’est dommage que ça soit pas ça, ça m’aurait arrangée, … ça m’aurait fait des vacances.

     

    « Pourquoi ça ?

     

    « J’aurais été au calme un certain temps, et comme l’a dit Yvo Livi, …

     

    « Qui ça ?

     

    « Yvo Livi, Yves Montand si vous préférez.

     

    « Je préfère pas Lucette ! Et il aurait dit quoi votre Yvo livide montant ?

     

    « Il aurait dit : « VIVE LA CRISE !!! »

     

    « Ouais ! Ben en attendant, à la vôtre !!!!!!

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 16 Février 2016 à 17:14

    oh une crise de goutte! je sais ce que c'est, ouilloullouille! le porto dans ce cas-là c'est défendu happy.ça me fait rire quand tu parles de basc ule. ma mémé nous disait toujours une basc ule, pas un pese-personne, je ne suis pas sûre que nos petits enfants sachent ce que veut dire ce mot.

    2
    Mardi 16 Février 2016 à 17:18

    tu n'as pas récupéré ton avatar sur ton ancien blog? dépêche-toi,ça ferme le 20. il était super bien avec tsi-tsi

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