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          Je reviens à mes souvenirs d’enfance, et je vais vous parler de mes débuts dans la vie. Je vous ai dit que j’étais né à la maison et pas à l’hôpital, ni dans une clinique. Alors je vous décris la maison. C’est une maison de village avec un étage et un grenier. D’un côté, elle est bordée par une cour donnant sur un garage, (celui du propriétaire ; mes parents étaient locataires), et de l’autre côté, elle est mitoyenne avec l’ancien bistrot de la mère Lavergne. (Je peux citer son nom, elle est morte depuis longtemps, et puis elle n’a pas de descendants connus.). C’est une maison que je qualifierais de carrée, car dans mon souvenir elle me semble aussi longue que large. Quand on la regarde de face, il y a une porte d’entrée au milieu de la façade qui donne sur un couloir qui la traverse de part en part, jusqu’à un perron de 3 ou 4 marches qui descend sur une cour. Au fond de la cour, il y a la cabane en bois, chère à « Cabrel  », alias Laurent Gerra. (La cabane au fond de la cour, avec le papier journal, et tout, et tout.) Comme dit Tsitsi, mon épouse bien aimée, : « Alors, déjà, tu avais les articles de la « nouvelle République » imprimés sur les fesses !! » … Ben ouais !).

     

    De chaque côté de ce couloir, il y a 4 pièces, 2 à droite, et 2 à gauche. Du côté droit, (ou gauche selon que l’on emprunte le couloir dans un sens ou dans l’autre),les pièces sont séparées par l’escalier qui monte à l’étage, où la répartition des chambres est la réplique du rez-de-chaussée.

     

           Papa, qui était vétérinaire, avait acheté la clientèle à la veuve du prédécesseur, et il avait loué cette maison à la mère Charpentier, la veuve. Je l’appelle toujours la « mère » Charpentier, car une querelle, dont j’ignore encore aujourd’hui, les origines, a envenimé les rapports entre mes parents et elle. (On l’appelait même de temps en temps : la « vieille ! ».). Elle était la tenancière de l’hôtel du cheval blanc, quasi mitoyen de l’église. Il faut dire qu’ à l’époque, déjà, elle n’avait plus guère de clients, hormis les jours de foire.

     

          A ce stade de mon récit, me revient en mémoire l’histoire du « Diable ». Je m’explique… :

     

    Une fois, sans doute les discussions avec la « vieille » avaient-elles du s’envenimer plus que de coutume, et  Papa avait mis le phonographe devant la fenêtre ouverte, avec sur le plateau le disque (78 tours) de la chanson, d’Andrex, (ou d’un autre, ma mémoire est incertaine), chanson restée dans les souvenirs des plus anciens d’entre nous : la Caissière du Grand-Café. Pour mémoire quelques paroles : … :

     

    Elle est belle, elle est mignonne,

     

    C’est une bien gentille personne,

     

    Avec son chignon qu’est toujours bien coiffé,

     

    C’est la caissière du Grand-Café !!

     

          Du coup, en face, la « Vieille » a répliqué en mettant  une vieille poupée toute dépenaillée à sa fenêtre, en représailles. Alors, pour ne pas être en reste, Papa a sorti son diable. Un diable horrible, avec une barbe noire, des cornes et un trident, qu’on lui avait offert pour un de ses noëls ; un diable qui jaillissait hors de sa boite quand on l’ouvrait. (Note de Tsitsi : «  ça c’est signé ! » Elle est parisienne, elle, elle ne sait pas la province !!).

     

           C’était la GUERRE !!!

     

          C’était aussi toute une époque, car en ce temps là, la maison n’avait pas l’eau courante, il fallait aller chercher l’eau au puits de la mère Lavergne, qui était, elle,  plus sympathique que la « vieille. » Et oui, l’eau courante n’a été installée dans la commune qu’en 1953 … La préhistoire, pour la majorité des blogueurs « ».

     

          C’est aussi dans cette maison qu’un jour de chandeleur, alors que Maman nous apprenait à faire tourner les crêpes dans la poêle, j’ai réussi à faire tomber la mienne dans le pot de chambre qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Et c’est là aussi, que j’ai goûté des  vers de terre, et que j’ai avalé de l’eau de javel, ce qui a permis à un voisin de me brandir par les pieds, pour me faire vomir, comme au jour de ma naissance. (j’ai du brailler comme un âne !!!!). Renote de Tsitsi : Sympa le voisin … : Brûlé à l’aller, rebrûlé au retour !!

     

          C’est encore dans cette maison que Papa nous refaisait la mise en plis que le coiffeur avait, selon lui, ratée … ! Nous avions les cheveux longs,  c’est ainsi que, mon frère et moi, nous nous sommes retrouvés avec de superbes moustaches de mousquetaires … !!! Je ne sais pas si c’est pour laver ses dessins qu’il nous a copieusement arrosés dans une lessiveuse à l’aide d’un arrosoir, une photo a immortalisé cet instant mémorable. Sur les deux gamins, il y en a un qui pleure, et un qui rit, Personnellement j’ai oublié qui est qui !! lol

     

                                           Emil Antic ! …(Le pôôôvre !)

     

    PS : Im me revient en mémoire le pourquoi de l’ »animosité » entre mes parents et la « vieille ». Calottine qu’elle était, elle n’avait pas apprécié que mes parents sympathise avecla brave mère Lavergne notre voisine, sous le fallacieux prétexte que cette pauvre veuve aurait eu, soit disant un amant !!! … Commérage de village sans doute, … et quand bien même fusse la vérité, hein !!!!

     


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  • Mes premières années.
           De mes premières années, je n’ai aucun souvenir, si ce n’est ce que mes parents m’ont raconté. A mon avis, si les nouveaux-nés n’ont aucun souvenir de cette période là, ça n’est pas par manque de neurone, mais plutôt parce que les neurones ne sont pas tous connectés. (Pourquoi croyez vous que presque tous les nouveaux-nés sont … blonds !!) Ben moi, je devais être blond, parce que mes 3 neurones n’ont pas été foutus de me laisser des souvenirs de cette période de ma couillonne de vie. En plus il paraît que c’est le meilleur d’une vie terrestre. Mais qu’est ce que je raconte moi ? Je laisserais à croire qu’il y aurait une autre vie que terrestre ! Que nenni ! Point d’autre vie que celle que nous passons sur terre, d’ailleurs je me demande comment on pourrait aller ailleurs ? Peut être … mais non !!
          Bon, je me suis encore égaré, revenons à mes moutons.
    Donc, je vous disais que je n’avais aucun souvenir de mes premiers jours, pas plus que de mes premières semaines ni de mes premiers mois. Sinon, je me rappellerais la tête d’ahuri qu’a du faire mon frère aîné quand il a pu passer sa tête par-dessus le berceau où je dormais du sommeil du, … eueueuh, de celui qui a avalé goulûment son biberon. Bref, mon frère JP a du se demander : « Qui c’est ce guignol qui ronfle là, dans mon berceau ?? ». Maman a du lui répondre quelque chose du genre : « ça n’est pas un guignol, c’est ton petit frère ! ne fais pas de bruit, tu vas le réveiller ! ». Et mon frère a du se retirer avec son « Youpala », (1), sur la pointe des pieds en maugréant que j’avais pas à dormir dans son berceau. Mon frangin, lui a démarré difficilement dans la vie. Lui, il est né chez Mèmère, la maman de maman. Et oui, lui non plus, il n’a pas entendu le fameux : « Poussez madame ! Poussez ! », et pour cause, il n’y avait pas de sage-femme, mais un toubib, les toubibs étant, eux, bien plus calme. De plus, il était prématuré, il est né à 6 mois . Mais non ! il n’avait pas 6 mois quand il est né, il est né après 6 mois de grossesse ! Faut suivre quoi !  Il était tellement petit, que le toubib a dit : « Ce n’est pas la peine de le nourrir ni de l’habiller, demain il sera décédé ! » (on était en1946). C’était le soir, et pendant que Maman s’était endormie, Mèmère s’était occupée du petit être. Elle l’avait placé dans une caisse, dite « à savon », elle l’avait enveloppé de coton hydrophile et l’avait veillé toute la nuit. Le lendemain, quand l’homme de la ‘faculté’ était revenu, le frangin vivait encore, alors le toubib avait dit sentencieusement : « S’il est encore vivant, il y a une chance de le sauver », et il s’en est occupé. Tout le monde en a pris soin, et aujourd’hui, le petit prématuré de 30 centimètres est devenu un grand garçon de presqu’1 mètre 80 (il me dépasse d’une tête), et en plus il n’est pas rancunier, il est toubib !!! Et bien, cette histoire, on me l’a racontée, je ne m’en souviens pas, (normal, je n’étais pas né), et mon frère ne s’en rappelle pas non plus. Nous n’étions peut-être pas plus gâtés en neurones, allez savoir.
          Mes premiers souvenirs se situent dans la maison natale. (A propos, Bamboula, ma petite sœur, … mais si je vous en ai déjà parlé, ma sœur, donc, je ne sais pas si elle aussi est née dans cette maison, mais nul doute que quelqu’un m’éclairera là-dessus). Donc, mes premiers souvenirs se situent dans cette maison sise derrière l’église, dans une petite rue. Je me souviens qu’il y avait une glycine sur l’angle de la façade. Mon plus vieux souvenir, maintenant que j’y pense, c’est une partie de youpala dans le couloir de l’étage. On a du se faire gronder pour avoir fait des marques sur le plancher. Je me souviens aussi, d’avoir vu le père noël un matin de Noël 51, ou peut-être 52. Et oui, mon frère, ma sœur et moi avons vu le père Noël. Oui Môssieur, par-fai-te-ment ! En chair et en os !! je vous narre. Figurez vous, que cette année là, Papa et Maman avaient oublié de mettre les tricycles sous le sapin. (horreur, malheur)) Vous imaginez le topo, les cris et les pleurs qu’il risquait d’y avoir. Alors que faire ? Et bien, avec ménagement, ‘On’ nous a prévenu, avant de pénétrer dans la pièce aux cadeaux, que le père Noël avait oublié les fameux tricycles, mais qu’il allait repasser, (sans la planche, mais avec ses rennes), dans la matinée pour les déposer,. Mais, évidemment, il fallait être très sage, sinon : pas plus de père Noël, ni de tricycles que de beurre en broche !! Donc, nous avons ouverts les petits cadeaux qui étaient là, en attendant l’arrivée du père Noël. … Et puis « IL » est venu. « IL » était grand, « IL » était vieux, « IL » avait une barbe blanche et une houppelande et aussi une hotte, exactement comme on nous l’avait décrit. Et puis « IL » nous a parlé, « IL » s’est excusé, et « IL » a déposé les vélos sous le sapin. JP et Annie étaient bouche-bée, moi aussi, mais, paraît-il, j’ai ajouté : « Le père Noël, il a la voix de tonton Christian ». Tonton Christian, c’était un parisien qui venait en vacances chez sa tante, une voisine, et que l’on avait déguisé, en hâte, en père Noël !!!
          Je vais terminer ce vieux souvenirs d’enfance en vous narrant cette histoire que nous ont contée nos parents. Un jour, Maman nous avait interdit, à mon frère JP et à moi, de ne pas toucher à … je ne sais quoi, sans doute cela devait il être dangereux pour nous, ou bien était-ce fragile, bref, l’interdiction était formelle. Maman vaquait à ses occupations, puis à un moment, elle passe près de la pièce où elle nous avaient laissés, et elle entend JP qui me disait : »Touches z’y, toi Atic ! ». (2). … Sans commentaire
                                                             Emil Antic … (et vieux c… lui-même ).
    (1) Youpala : (je ne suis même pas sûr de l’orthographe) C’est le premier véhicule pour enfant, ça se conduit sans permis . C’est un peu comme une chaise haute de bébé, mais basse et avec 4 roulettes et le bébé est assis dans  … comment dirais-je ? …une espèce de grand slip, accroché à l’armature de la chaise et avec les pied touchant le sol. Le gamin est ainsi suspendu debout, et quand il ‘tricote’ des pinceaux, il avance. Les roulettes étant mobiles dans toutes les directions, il peut aller à peu près partout dans la maison, sauf dans les escaliers. Enfin, ça dépend dans quel sens … lol
    (2) Et oui, mon frère était petit, il ne parlait pas encore très bien, et il ne prononçait pas bien les noms. Pas facile, à 3 ans, de dire Emil Antic …


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          Vous vous rappelez de votre naissance, vous ? Non n’est ce pas ! Et bien moi non plus ! Cela tend à prouver que tous les psy…trucs et tous les psy…choses, plus ou moins atteints de psychose, (et oui, les couillons ils ne le savent pas !), donc, tous ces couillons qui nous disent que la naissance est un traumatisme, (ils parlent même d’un « énôôôrme » traumatisme), n’en savent absolument rien. Personne ne se souvient de ce traumatisme. S’il y en avait un, on s’en souviendrait, non ? … Par contre  c’est sûrement un traumatisme pour les mamans, elles se souviennent de notre naissance, mais elles ne se souviennent pas de la leur. Vous verrez qu’un jour, ils installeront une cellule psychologique pour nouveaux-nés dans les maternités, et ce d’autant plus que l’anesthésie péridurale ne leur a pas permis d’installer une cellule psy pour les mamans !!!

     

          Bon, revenons à ma naissance. En ce 19 novembre, vous ai-je dit que je suis né le jour de la fête nationale de la Principauté de Monaco ? Oui ! Bon, enfin, un petit coucou à Albert. Bref, ce 19 novembre là, dans la nuit, maman fut prise par les premières contractions. On était en 1947, presque la préhistoire des maternités. (Oui, et bien ce n’est pas la peine de rigoler. Je sais que la moyenne d’âge sur les blogs avoisine la puberté, ce n’est pas la peine de croire que je suis gâteux sous prétexte que je vais atteindre l’âge canonique de 69 ans cette année. Non mais ! De mon temps, on respectait les anciens !). Mais je m’égare, je m’égare, et j’ai laissé maman en posture délicate. Donc, dans la nuit, maman ressentit les premières douleurs, on était en 1947, les maternités n’existaient pas, les hôpitaux étaient rares et lointains, surtout quand on habitait un petit village d’à peine 800 âmes. En ce temps là, on accouchait chez soi, aux bons soins du médecin de campagne et de famille par la même occasion. (Tiens, un beau zeugma !). Du coup, Papa appela le toubib, et Maman accoucha à la maison, à l’ancienne avec les linges propres et la bassine d’eau chaude. Pas de péridurale, pas de sage-femme, pas de halètement de chien. (Il n’y avait pas de cours d’accouchement sans douleurs). Comme je l’ai déjà dit, à cette époque, on accouchait « à l’ancienne ». En ce temps là, les femmes expiaient la faute originelle, vous savez ? Dans le temps, au Paradis ? Mais si !! Rappelez vous : la pomme, Adam qui la bouffe, sur les conseils plus ou moins éclairés d’Êve. Et puis Dieu, le patron, fâché qui chasse le couple de chapardeurs du Paradis en fustigeant Êve et lui disant : « Tu enfanteras dans la douleur !! ». (Il ne savait pas le bougre, que 10.000 ans plus tard, un gugusse inventerait la péridurale !!).

     

          Je m’égare encore ! En tout cas, ce matin là, vers 6 heures et demi, Maman mit au monde un très très beau bébé : Moâ ! Je ne garde pas un souvenir extraordinaire de ce jour, J’ai du, comme tout le monde, me retrouver la tête en bas, suspendu dans la main du toubib, et j’ai du recevoir la traditionnelle claque sur les fesses. (La première d’une longue série !). J’ai du crier, non, j’ai du hurler à en faire péter les tympans de mes chers parents, sans oublier le toubib, mais lui il l’avait mérité, c’est lui qui a commencé, c’est lui qui m’a frappé. Non mais ! D’ailleurs, s’il y a un traumatisme à la naissance, c’est sûrement la claque sur les fesses. Parce que l’histoire que racontent les psys… choses, cette histoire que le traumatisme serait dû au passage de la vie intra-utérine, à la vie extra-utérine, c'est-à-dire d’un milieu chaud, douillet, (pas David), et protecteur, à un environnement hostile. Tu parles ! Comme si le nouveau-né savait que cet environnement est hostile. Et puis, ils ne se rappellent pas, mais si on réfléchit un peu, la vie intra-utérine n’est pas si douillette que ça, vous vous imaginez vivre en circuit fermé dans le siphon des toilettes. Le liquide amniotique dans lequel baigne le poupon avant sa naissance regorge des déjections du petit amour, et en plus, il n’a pas intérêt à respirer !! Alors à tout prendre … ! Et puis aux jours d’aujourd’hui, le traumatisme serait plutôt dû au hurlement qui est le premier son qu’entend le nouveau-né, à savoir le fameux : « Poussez Madame ! Poussez Madame ! Poussez ! ». Cette phrase hurlée par une sage-femme hystérique me semble bien plus de nature à traumatiser un nourrisson. Enfin, moi, j’affirme que ce n’est pas la naissance qui m’a traumatisé. C’est probablement autre chose, mais n’anticipons pas.

     

                                                      Emil Antic …(et antédiluvien !)

     


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  •    Je reviens de blogourt, et figurez vous que mon blog existe encore, que les vôtres aussi !!! Certains sont vidés, mais d'autres ont toujours leurs articles ! Je me demande si blogorama, fort de son inexpérience, serait incapable de fermer la baraque ! S'il y a des nostalgiques, vous pouvez toujours essayer d'aller voir.


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          Vous vous rappelez de votre naissance, vous ? Non n’est ce pas ! Et bien moi non plus ! Cela tend à prouver que tous les psy…trucs et tous les psy…choses, plus ou moins atteints de psychose, (et oui, les couillons ils ne le savent pas !), donc, tous ces couillons qui nous disent que la naissance est un traumatisme, (ils parlent même d’un « énôôôrme » traumatisme), n’en savent absolument rien. Personne ne se souvient de ce traumatisme. S’il y en avait un, on s’en souviendrait, non ? … Par contre  c’est sûrement un traumatisme pour les mamans, elles se souviennent de notre naissance, mais elles ne se souviennent pas de la leur. Vous verrez qu’un jour, ils installeront une cellule psychologique pour nouveaux-nés dans les maternités, et ce d’autant plus que l’anesthésie péridurale ne leur a pas permis d’installer une cellule psy pour les mamans !!!

     

          Bon, revenons à ma naissance. En ce 19 novembre, vous ai-je dit que je suis né le jour de la fête nationale de la Principauté de Monaco ? Oui ! Bon, enfin, un petit coucou à Albert. Bref, ce 19 novembre là, dans la nuit, maman fut prise par les premières contractions. On était en 1947, presque la préhistoire des maternités. (Oui, et bien ce n’est pas la peine de rigoler. Je sais que la moyenne d’âge sur les blogs avoisine la puberté, ce n’est pas la peine de croire que je suis gâteux sous prétexte que je vais atteindre l’âge canonique de 69 ans cette année. Non mais ! De mon temps, on respectait les anciens !). Mais je m’égare, je m’égare, et j’ai laissé maman en posture délicate. Donc, dans la nuit, maman ressentit les premières douleurs, on était en 1947, les maternités n’existaient pas, les hôpitaux étaient rares et lointains, surtout quand on habitait un petit village d’à peine 800 âmes. En ce temps là, on accouchait chez soi, aux bons soins du médecin de campagne et de famille par la même occasion. (Tiens, un beau zeugma !). Du coup, Papa appela le toubib, et Maman accoucha à la maison, à l’ancienne avec les linges propres et la bassine d’eau chaude. Pas de péridurale, pas de sage-femme, pas de halètement de chien. (Il n’y avait pas de cours d’accouchement sans douleurs). Comme je l’ai déjà dit, à cette époque, on accouchait « à l’ancienne ». En ce temps là, les femmes expiaient la faute originelle, vous savez ? Dans le temps, au Paradis ? Mais si !! Rappelez vous : la pomme, Adam qui la bouffe, sur les conseils plus ou moins éclairés d’Êve. Et puis Dieu, le patron, fâché qui chasse le couple de chapardeurs du Paradis en fustigeant Êve et lui disant : « Tu enfanteras dans la douleur !! ». (Il ne savait pas le bougre, que 10.000 ans plus tard, un gugusse inventerait la péridurale !!).

     

          Je m’égare encore ! En tout cas, ce matin là, vers 6 heures et demi, Maman mit au monde un très très beau bébé : Moâ ! Je ne garde pas un souvenir extraordinaire de ce jour, J’ai du, comme tout le monde, me retrouver la tête en bas, suspendu dans la main du toubib, et j’ai du recevoir la traditionnelle claque sur les fesses. (La première d’une longue série !). J’ai du crier, non, j’ai du hurler à en faire péter les tympans de mes chers parents, sans oublier le toubib, mais lui il l’avait mérité, c’est lui qui a commencé, c’est lui qui m’a frappé. Non mais ! D’ailleurs, s’il y a un traumatisme à la naissance, c’est sûrement la claque sur les fesses. Parce que l’histoire que racontent les psys… choses, cette histoire que le traumatisme serait dû au passage de la vie intra-utérine, à la vie extra-utérine, c'est-à-dire d’un milieu chaud, douillet, (pas David), et protecteur, à un environnement hostile. Tu parles ! Comme si le nouveau-né savait que cet environnement est hostile. Et puis, ils ne se rappellent pas, mais si on réfléchit un peu, la vie intra-utérine n’est pas si douillette que ça, vous vous imaginez vivre en circuit fermé dans le siphon des toilettes. Le liquide amniotique dans lequel baigne le poupon avant sa naissance regorge des déjections du petit amour, et en plus, il n’a pas intérêt à respirer !! Alors à tout prendre … ! Et puis aux jours d’aujourd’hui, le traumatisme serait plutôt dû au hurlement qui est le premier son qu’entend le nouveau-né, à savoir le fameux : « Poussez Madame ! Poussez Madame ! Poussez ! ». Cette phrase hurlée par une sage-femme hystérique me semble bien plus de nature à traumatiser un nourrisson. Enfin, moi, j’affirme que ce n’est pas la naissance qui m’a traumatisé. C’est probablement autre chose, mais n’anticipons pas.

     

                                                      Emil Antic …(et antédiluvien !)

     


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