• Fantasme, gorre et ... nigme

     

    « Ginette vous êtes là ?

     

    « Ouais Lucette.

     

    « Je peux entrer ?

     

    « Ben oui Lucette, ça me changera les idées. Venez !

     

    « Bonjour Ginette.

     

    « Bonjour.

     

    « Vous parlez d’un temps, y tombent des trombes d’eau.

     

    « Comme vous dites. Ce foutu temps, me sape le moral.

     

    « Ah oui alors, vivement le printemps !

     

    « Je vous le fais pas dire, mais je vous signale quand même qu’on est au printemps Lucette.

     

    « C’est vrai que ça se voit pas.

     

    « Que c’en est déprimant Lucette.

     

    « Pire que ça Ginette, j’ai le moral dans les chaussettes.

     

    « D’autant que de ce temps là, vous portez des collants, et d’une couleur, … que j’ose même pas les regarder !

     

    « Pourquoi ?

     

    « Pasque ça me déprimerait encore plus.

     

    « Oui, c’est vrai que c’est déprimant. Porter des collants fin avril c’est pas le pied.

     

    « Si vous voulez le savoir Lucette, c’est pas tellement les pieds de vos collants qui me dépriment le plus, ça serait plutôt leur couleur caca d’oie.

     

    « Caca d’oie ? … Y sont ocre jaune-vert !

     

    « C’est bien ce que je dis. Alors, si vous voulez mon avis,  vivement le printemps !

     

    « Oui Ginette, vivement le printemps. Je vais pouvoir mettre mon petit chemisier transparent rose fushia, ma mini-jupe vert-luciole et mes tongs bleu-marine ! … Le pied quoi !

     

    « Arrêtez Lucette ! Vous me déprimez encore plus.

     

    « Pourquoi ?

     

    « Pasque j’aime pas Picasso !

     

    « Quèsque picasso vient faire là-dedans Ginette ?

     

    « Et ben vous aurez qu’à vous regarder dans  … une glace ! … Pasque je suppose que vous mettrez aussi votre inévitable stringue jaune fluo, çui que vous portiez à l’inauguration des cloches, et du petit Jésus de Potinville.

     

    « Le petit Jésus ? Quel petit Jésus ?

     

    « Ben çui qu’a le vert tiens !

     

    « M’enfin Ginette, y avait pas Jésus sur le calvaire du Peu-Mochat !

     

    « Peu importe Lucette, au printemps, comme d’habitude, vous vous déguisez en Picasso, que dis-je en Picasso, … en picassiette.

     

    « Hein ? Moi ? Une pique-assiette ? Mais j’ai jamais quémandé quelque chose Ginette.

     

    « Non ! Mais vous êtes bariolée comme une femme de Picasso au printemps. Et si j’attends le printemps avec impatience, je redoute votre accoutrement, … eueueueuh, printannier.

     

    « Pourquoi ça Ginette ?

     

    « Parce que madame Lucette, outre que vous mettez n’importe quoi comme couleur de vêtement, cette année, vu qu’on a pas vu le soleil, vous aurez le teint blême.

     

    « Ben ça j’y peux rien !

     

    « Oui je vous l’accorde, mais vous allez mettre un rouge à lèvres tellement rouge, …

     

    « Ben c’est normal pour un rouge à lèvres Ginette !

     

    « Ouais ! Mais vous Lucette, vous vous en mettez tellement, et en plus la couleur est tellement  rouge qu’on croira que vous avez pris un pain dans la goule ! … Vous aurez l’air, … eueueuh, …gore !

     

    « L’air quoi ?

     

    « Gore Lucette !

     

    « Et ça veut dire quoi ça ?

     

    « Ben ça veut dire que, … eueueueh, … ça veut bien dire ce que ça veut dire !

     

    « Oui, je vois. Vous savez pas !

     

    « Si ! Je savais ! … Mais ça me reviens pas. … Aaaah si ! ça veut dire que vous serez ensanglantée. Comme les vamps, mais en pire quoi ! Voilà !

     

    « Et ben justement Ginette.

     

    « Comment ça justement ?

     

    « Si je me mets en valeur par des couleurs vives au printemps, c’est pour attirer les regards.

     

    « Les regards ? Les regards de quoi ? Des peintres abstraits ?

     

    « Pourquoi pas si ce sont des hommes Ginette.

     

    « Des hommes ? Quels hommes Lucette ?

     

    « Ben tous les hommes Ginette. N’importe lesquels.

     

    « Raaaaah ! Vous voulez draguer à présent ! Et ben vous risquez d’être déçue ma pauvre Lucette. Tout ça risque de rester du domaine du fantasme. Et avec votre look, ça sera un fantasme à gorique !

     

    « Oui, peut-être, mais au moins on me remarquera ! C’est pas comme si je ressemblais à une feuille morte sur laquelle on marche parce qu’on ne la voit pas.

     

    « C’est quoi cette histoire de feuille morte ?

     

    « Rien rien Ginette. Mais on marche sur les feuilles mortes.

     

    « N’importe quoi la Lucette ! … En tout cas, avec votre dégaine et votre look, Picasso, il aurait fait votre portrait, il aurait été ressemblant ! Ho ho ho ho !!!

     

    « Ah ? Et ben si Dali, il avait fait le vôtre, il vous ressemblerait aussi.

     

    « Dali ? C’est qui celui là ?

     

    « Un moustachu qui a peint des montres molles ! Hi hi hi hi !

     

    « Des montres molles ? Y peignait avec ses moustaches ou quoi ? … Des montres molles ça existe pas.

     

    « Mais des molles, si !

     

    « Quèsque vous voulez dire par là ?

     

    « Par là, pas grand-chose, mais par ici, de grosses choses ! Hi hi hi hi !

     

    « Décidément, la Lucette, elle est fantasmagorénigmatique !

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 3 Avril 2016 à 18:48

    Fantasmagorénigmatique ! Ca c"est un mot à la Dali qui considérait la gare de Perpignan comme le centre du monde.

    J'avoue que j'aimais les conférences de presse de Dali qui valaient leur pesant d'or et amanda lear a été sa muse aussi.....

    Bonne fin de soirée.

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    2
    Lundi 4 Avril 2016 à 08:36

    C'est l'amour vache en se début de printemps

    Amicalement

    Claude

    3
    Lundi 4 Avril 2016 à 10:31

    joli mot que le dernier !Il est dans le nouveau dico ?happy déjà que les filles ne sont pas douées en français ! ah Dali et ses moustaches ! c'est tout ce que j'en retiens, ses peintures et ses parlottes à la c.. me laissent froide, sa muse aussi, je n'ose dire ce que j'en pense ! Serais-je comme Gigi et Lulu ? on ne reconnait pas certaines beautés de ce monde ?yes

    4
    Lundi 4 Avril 2016 à 16:11

    Entre le Picasso de printemps et Dali c'est très culturel ce dialogue! En terminant par un néologisme hardi! On aura tout vu!

    Bises

    Gigi

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