•  

    Ceci se passait l’année dernière, parce que cette année, des champignons, il n’y en a pas !!!

     

    « Ça y est Lucette, on est arrivées.

     

    « Ouaaah ! C’est chouette la forêt Ginette !

     

    « Faites attention en descendant, Je me suis garéée…

     

    « Aaaaaah !

     

    « … près du fossé. … Lucette ! Ça va ? Vous êtes où ?

     

    « Eueueuh, … je suis au fond du fossé, mais oui. Ça va à peu près. Dites Ginette, vous vous êtes garée vraiment très près du fossé ! Ouillouillouille !

     

    « J’ai essayé de vous prév’nir, mais vous êtes toujours plus vive qu’une anguille. Alors pas trop abîmée ?

     

    « Ben je me suis égratignée aux ronces, mais c’est pas grave.

     

    « Tant mieux Lucette, tant mieux.

     

    « Et heureus’ment qu’il n’a pas plu depuis 2 jours, y a pas beaucoup d’eau dans l’fossé.

     

    « Bon. C’est pas tout ça, on prend les paniers et on y va !

     

    « Où ça Ginette ?

     

    « Ben aux champignons espèce de Lucette ! On est v’nues pour ça !

     

    « Non Ginette, je veux dire où c’est t’y qu’on prend les paniers ?

     

    « Là derrière, parce que le coffre il est trop petit.

     

    « Ah ? Ben dites donc, y sont grands vos paniers !

     

    « Ouais, et le coffre il est petit ! Tenez, prenez celui ci et venez, je connais un bon coin. En route !

     

    « Bon bon. Vous pensez qu’on va en trouver beaucoup ?

     

    « Pour sûr Lucette, le temps s’y prête. Un coup de pluie et 2 jours de soleil, c’est ben le diable si on trouve rien. D’autant que Bébé Turbul en a trouvé plein. C’est dire !

     

    « Alors on va se régaler, hein Ginette !

     

    « Ouais ! Vous connaissez les champignons Lucette ?

     

    « Un peu Ginette, un peu.

     

    « Alors dans ce coin là, on devrait trouver des cèpes. Bolet, Bordeaux ou têtes de nègre ça va pulluler ! Et avec de la chance, Il y aura peut-être des girolles.

     

    « Ah oui, ça c’est bon dans l’omelette.

     

    « Bon alors on se sépare. Vous Lucette, vous avez qu’à prendre par là, et moi j’irai par ici.

     

    « Par là ? Vous êtes sûre Ginette ?

     

    « Ouais Lucette, pas de problème je vous dis, y va y en avoir. Y aura qu’à s’baisser pour remplir vot’panier. En route mauvaise troupe !

     

    « Maiaiais, … Ginette !

     

    « Quoi ?

     

    « Eueueuh, y a plein de, … eueueuh, de grandes herbes, et y a peut-être des ronces, j’ai pas envie de déchirer ma jupe Gineeette.

     

    « Bah, courte comme elle est, ça risque pas ! Allez poule mouillée, cherchez les champignons !

     

    « Oui, mais je vais plutôt aller par là.

     

    « Bon, si vous voulez. De toute façon, y devrait y en avoir aussi par là. Allez à tout à l’heure.

     

    « Eueueuh, … dites Ginette, vous vous éloignez pas trop ! Hein !

     

    « Meueuh non Lucette, je suis là. Et puis vous avez votre sifflet. Si vous vous perdez, hop, un coup de sifflet, j’vous répond et on se retrouve. Y a pas d’lézard.

     

    « Eueueueuh, … oui. Maiais Gineeette, …

     

    « Quoi encore !

     

    « Beeen, j’ai oublié mon sifflet.

     

    « Hein ?

     

    « Oui Ginette, on est parties tellement vite que j’ai oublié.

     

    « M’enfin Lucette ! qu’est ce que je vous ai dit ? Le sifflet est indispensable pour se retrouver. Un jour vous oublierez votre  cervelle. Enfin si vous en avez une ! En tout cas, vous n’avez pas oublié votre bêtise !

     

    « Oooooh Ginette !

     

    « Bon ben vous n’avez qu’à rester pas loin de moi et vous suivez la même direction. C’est pas trop compliqué pour vous ça ?

     

    « Noooon Ginette, j’ai compris, je vous surveille.

     

    « Ooooh moi, j’ai pas besoin d’être surveillée ! Inversez pas les rôles Lucette ! Bon, on y va ?

     

    « Oui Ginette.

     

    « Alors en route. …Ah tiens, en voilà déjà un. … Et un beau en plus, regardez moi ça Lucette, c’est une tête de nègre !

     

    « Chuuuttt Ginette ! ! Si on vous entendait !

     

    « Ben quoi ? … Ah ouais, vous avez raison, pas la peine qu’on sache qu’on trouve des têtes de nègre par ici.

     

    « Non Ginette, c’est pas ça !

     

    « C’est quoi alors ?

     

    « Ben faut pas dire : tête de nègre Ginette.

     

    « Pourquoi donc ? C’est son nom à çe champignon.

     

    « Oui, peut être, mais par les temps qui courent, vaudrait mieux dire : « Tête de couleur ».

     

    « Tête de couleur ? Mais ça veut rien dire Lucette ! C’est une tête de nègre et puis c’est tout !

     

    « Chuuuutttt ! C’est une question de politique. Y a des choses qui sont pas bonnes à dire.

     

    « Ouais, et ben moi je m’en fous ! … Tiens y en a d’autres là. Ah ben tiens, çui ci c’est un cèpe de Bordeaux. … On a le droit d’le dire ça Lucette ? Y a pas d’alcoolique dans l’coin ?

     

    « Nooon Ginette. C’est bon. … Aaaaaaaaaaah !

     

    « Quoi ? Quèsqu’y vous arrive encore ?

     

    « J’en ai trouvé un très beau Ginette ! Il est encore plus beau que les vôtres, et c’est un vrai cèpe de couleur lui.

     

    « C’est pas possible !

     

    « Si si Ginette ! Regardez, il est rouge avec des pois blancs. On dirait une maison de Schtroumpf !

     

    « Touchez pas à ça malheureuse !!!

     

    « Pourquoi ? Il est très joli ce champignon Ginette.

     

    « Ouais ! Joli, mais mortel Lucette ! Touchez z’y pas !

     

    « Pourquoi ça ? C’est quand même pas une mine Ginette.

     

    « C’est vous qu’aurez mauvaise mine si vous l’mangez. C’est une amanite tue-mouche, un vrai poison !

     

    « Raaaaah !

     

    « Rassurez vous, y va pas vous mordre Lucette.

     

    « Brrrrrrr ! … Vous dites que c’est quoi déjà ?

     

    « Une amanite tue-mouche.

     

    « Ben alors, on pourrait peut être s’en servir pour se débarrasser des mouches non ?

     

    « Non ! Vaut mieux pas avoir ça à la maison. … Tiens, voilà encore des cèpes. V’nez voir comment c’est fait, vous pourrez peut être les reconnaître si vous en voyez, ceux là, y sont comestibles.

     

    « Faites voir ! Ah oui, c’est vraiment pas pareil que le mien. Bon, ben je vais faire attention. … J’y vais Ginette.

     

    « Ouais, mais si vous êtes pas sûre vous m’appelez. Parce que, c’est pas pour dire, mais vous connaissez pas grand-chose aux champignons. Je m’demande d’ailleurs pourquoi que vous m’avez dit que vous les connaissiez.

     

    « Ben parce que je sais çe que c’est qu’un champignon tiens. Ça ne ressemble pas à une salade ou un concombre !

     

    « Ah d’accord ! Et ben sachez qu’en matière de champignons, faut pas ramasser n’importe quoi. Alors je répète, si vous trouvez un champignon bizarre, demandez à ceux qui savent les reconnaître.

     

    « Et je m’adresse à qui ?

     

    « Ben à moi pardi ! Je suis une espèce de scialiste en la matière.

     

    « Bon bon Ginette. Alors je cherche.

     

    « Bon alors je continue. … Tiens là y en a un nid. V’nez m’aider Lucette, ça sera plus sûr !

     

    « Aaah Ginette, cette fois, j’en ai un qui ressemble un peu aux vôtres..

     

    « Un peu ? Comment ça un peu ?

     

    « Ben, il a à peu près la même couleur, mais il est en forme de, … eueueuh, … d’un truc , … eueueuh, comment dire ? …

     

    « En forme de quoi ? Faites moi voir ça ?

     

    « Tenez !

     

    « Raaaaaaaah ! Lâchez ça tout d’suit’Lucette ! Vous êtes folle.

     

    « Ben quoi ? Quèsqu’y a ?

     

    « Y a que y a que, … vous êtes en train de tripoter ç’qu’y a de plus dangereux !!

     

    « Dangereux ? Mais je» l’ai trouvé là, à côté des autres Ginette !

     

    « Ouais, mais c’est une phaloïde Lucette !

     

    « Une quoi ?

     

    « Une amanite phalloïde ! Ainsi appelée pasqu’elle ressemble à un phallus.

     

    « Un phallus ? C’est quoi ça ?

     

    « Ben j’sais pas trop Lucette, le père Touchard, mon défunt mari, y m’avait dit que c’était une sorte de goupillon. Hein, ça y ressemble..

     

    « Un goupillon ? Si on veut. Moi je pensais à autre chose Ginette.

     

    « Ah ouais ? Et ben arrêtez d’penser et jetez moi ça, c’est encore plus venimeux que la tue-mouche !

     

    « Venimeux ? Non Ginette ! C’est pas comme les serpents, ça mord pas. On dit plutôt vénéneux pour les champignons.

     

    « Ouais peut être, mais venimeux ou vénéneux, celui là, si vous en mangez ne serait-ce qu’un petit bout, vous avez un aller simple pour le cercueil ! Couic !

     

    « Mais dites donc Ginette, y a til des champignons qu’on peut manger ?

     

    « Ouais Lucette. Comme dit Bébé Turbul : « Tous les champignons sont comestibles, mais certains le sont qu’une seule fois ! » Alors vaut mieux bien les sélectionner.

     

    « Ben aors celui là Ginette, il est bon ? Ou pas !

     

    « Lequel ?

     

    « Celui là, là,le petit jaune. Tenez.

     

    « Aaaaah ! Une girolle ! C’est très bon, mais celui ci, il est pas comestible satanée Lucette !

     

    « Dites Ginette, faudrait savoir ! Il est bon ou il est pas bon ?

     

    « Il était bon !

     

    « Comment ça il était ?

     

    « Il était bon jusqu’à ç’que vous le touchiez avec vos pattes sales d’amanite phalloïde.

     

    « Ah bon ?

     

    « Non, à pas bon ! Il a été ‘con à minet’ par vos mains qu’on tripoté l’amanite. Faudrait que vous arrêtiez de tripoter les phallus Lucette ! … (Encore heureux qu’elle soit pas tombée sur un phallus impudicus !. On sait  jamais avec elle ! Elle tripote n’importe quoi)

     

     

     


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  • « Lucette vous êtes là ?
    « Oui Ginette ! Qu’est ce qu’y a ?
    « Vous connaissez pas la dernière ?
    « La dernière Ginette ? … Je sais pas, ça dépend de laquelle.
    « Vous en connaissez une autre Lucette ?
    « Non Ginette, pas spécialement. Mais vous parlez de quoi vous ?
    « Ben de la dernière qui court dans Potinville et qui s’est passée chez les Pochard pardi ! Vous êtes pas au courant ?
    « Beeeen, … eueueueuh non Ginette. Narrez moi ça.
    « Et ben voilà. Ça s’est passé avant-hier soir, dans le bistrot des Pochard à l’heure de, …
    « Tiens donc Ginette, vous vous intéressez à ce qui se passe chez les Pochard vous maintenant ? Pourtant, je croyais, …
    « Vous croyez mal Lucette ! Quand y a une connerie de, …
    « Roooooh
    « … faite chez les pochard, ça m’intéresse. Mais si, vous, ça vous intéresse pas, je raconte pas. Je trouverais bien quelqu’un d’autre qui s’intéressera lui.
    « Si si si Ginette, ça m’intéresse, racontez !
    « Et ben c’est une histoire que je tiens d’une source sûre Lucette.
    « Laquelle ?
    « Le père Magloire.
    « Ce vieux distillateur clandestin ? … Au fait quand est ce qu’y distille Ginette ?
    « Je sais pas Lucette. Mais, pour les racontars du bistrot de Pochard, y a pas plus fiable..
    « Avec le Joseph Ligot et le père Gaudias Ginette, faut pas les oublier aussi ces deux là. Alors ?
    « Et ben alors, figurez vous qu’hier, à l’heure de l’apéro, alors que les 3 piliers de bistrot étaient à leur cinquième pastis, voilà qu’entre un gars inconnu dans le bar.
    « Un gars ? Qui ça Ginette ?
    « Je sais pas bougre de phasme, puisque je vous dis que c’est un inconnu !
    « Ben Ginette, des nains connus, y en a pas tant que ça pourtant.
    « Peut-être Lucette, mais celui-là, les piliers de bistrot, ils le connaissaient pas ! Donc c’est un inconnu qui rentre et qui s’installe au bar.
    « Sur un tabouret alors Ginette.
    « Ben non Lucette, y a pas de tabouret de bar chez pochard ! Pourquoi eussiez vous voulu qu’y s’installât sur un tabouret ?
    « Ben si c’est un nain Ginette, il lui aurait fallu un tabouret pour qu’il puisse consommer tiens !
    « M’enfin Lucette, qui c’est qui vous a dit que c’était un nain ?
    « Ben vous Ginette !!!
    « Jamais de la vie phasme rabougri ! J’ai jamais parlé d’un nain ! Et d’ailleurs ni le père Magloire, ni Gaudias et encore moins le père Ligot n’ont parlé d’un quelconque nain ! C’est vous qui venez de l’inventer ce nain Lucette !
    « Pourtant Ginette, vous avez parlé d’un nain connu.
    « Ben oui tiens et alors ?
    « Ben un nain connu, c’est un nain Ginette !
    « Point du tout Lucette ! Ce gars qui est entré chez Pochard, personne ne le connaissait, c’était un étranger. Un point c’est tout !
    « Raaaaaaaah Ginette, je comprends !
    « Et ben c’est pas trop tôt.
    « Vous voulez dire un inconnu.
    « Dites phasmatique Lucette, je vous ferais remarquer que j’ai toujours dit que c’’était un inconnu, et ce pour la bonne raison que personne ne le connaissait !
    « Oui oui oui Ginette, tout à fait. Mais poursuivez !
    « Pourquoi voulez vous que je le poursuive à présent ? Je sais même pas qui c’est.
    « Eueueuh, c’est pas ça Ginette, poursuivez votre histoire, continuez à raconter. Donc un type entre dans le bistrot et s’installe au bar. Alors que se passe t-il ?
    « Je ne sais pas si je vais continuer, vous comprenez tout de travers Lucette.
    « Si si Ginette ! Allez-y, je suis toute ouïe.
    « Ouais ! Vous êtes sûre que vous êtes pas toute non ? … Bon je continue. … Donc un gars, et puis un gars bien habillé  pis tout, il entre et s’installe au bar.
    « Et alors Ginette.
    « Et ben vous savez pas ce qui commande ?
    « Non Ginette, quoi donc ?
    « Un, … comment donc déjà ? … Ah oui, un «bout-rebond» je crois. Enfin c’est ce qu’a compris le père Magloire. Je sais pas ce que c’est non plus moi. Et vous Lucette ?
    « Un bout comment ?
    « Rebond Lucette, un bout rebond. Ça existe pas, hein Lucette ?
    « Pfuiiittt ! Je crois pas. Alors ?
    « Et ben le gars il a dit : « un ouiski patron ! »
    « Un whisky ? Mais le Pochard, y connaît même pas ça Ginette.
    « Et ben le Pochard, il a dit qu’il en avait plus. Tu parles ! Il est comme  nous, y sait pas ce que c’est.
    « Si si Ginette, moi je sais, c’est un apéritif anglo-saxon !
    « Un apéritif en quoi ?
    « Anglais ou quelque chose comme ça.
    « Finalement, le gars il a dit : « Alors servez moi comme ces messieurs là ». Et il désignait les 3 poivrots qu’étaient au bar.
    « Il a eu un pastis alors Ginette ?
    « Tout juste Auguste !
    « Ben qu’est ce qu’il y a de drôle là-dedans Ginette ? Je croyais que c’était une histoire drôle que vous alliez me narrer.
    « Attendez Lucettinounette, c’est pas fini, vous allez rire.
    « Et ben continuez Ginette, je bous d’impatience.
    « Calmez vous petit phasme, j’y viens. … Donc le type là, il boit une gorgée, et puis, là, il  …
    « Quoi Ginette, il … quoi ?
    « Et ben y demande au père Pochard : « Vous avez des Ouatères closettes? »
    « Ah ? Il cherchait les W C ?
    « Ah bon ? Vous connaissez ça vous Lucette ?
    « Ben oui Ginette. W C, c’est l’abréviation du mot anglais :water-closet, qui signifie : les lieux d’aisances.
    « Merci madame l’institutrice en retraite, je sais ce que c’est que les vécé ! Mais lui il a dit : « les ouatères closettes ». C’est pas français ça ! Et j’aime autant vous dire que ni le père Magloire ni le Pochard y savaient ce que c’est.
    « Hi hi hi hi ! Elle est bien bonne Ginette, faudra que je la replace celle –là.
    « Hmpfff ! Rmmmmm ! Attendez Lucette, c’est pas fini !
    « Ah bon ? y a une suite ?
    « Ben oui Lucette. Le Gars là, y devait avoir une grosse envie, parce qu’il a expliqué ce qu’il cherchait. Alors le père Magloire, là, il a pris les choses en main, si j’ose dire, il a expliqué le chemin pour trouver les WC de Pochard.
    « C’est vrai que lui, il connaît bien le chemin.
    « Il lui a dit : « Cher monsieur, vous longez le bar jusqu’au bout, vous tournez à votre droite, vous longez le couloir jusqu’au bout, vous ouvrez la porte à votre gauche. Faites attention, y a 3 marches branlantes. Vous descendez,  et vous allez au fond du jardin, jusqu’à la cabane en bois. Vous verrez, y a un cœur qu’est découpé dans la porte. C’est là. Mais quand vous entrez, faites attention de pas déranger les araignées, c’est elles qui s’occupent des mouches. »
    « Et ben dites donc ! Et alors qu’est ce qu’il a fait le gars ?
    « Vous le croirez pas Lucette ! … Il a regardé les 3 gugusses au bar avec des yeux ronds. Pis il a sorti un papier de sa poche, y s’est penché au dessus de son verre et pis il a écrit quelque chose sur le papier qu’il a posé devant son verre, et il est parti dans le jardin Pochard.
    « Tiens ! C’est curieux ça. Et qu’est ce qu’il avait écrit sur son papier Ginette ?
    « Ben j’en sais rien Lucette.
    « Comment ça vous en savez rien ?
    « Ben je vous rappelle que j’étais pas là Lucette.
    « Me dites pas que vous savez pas ?
    « Non je vous le dis pas. Le père Magloire qu’est un copain d’école, m’a raconté.
    « Ah parce qu’il a lu le mot lui ?
    « Evidemment Lucette, qu’est ce que vous croyez ?
    « Alors ?
    « Alors quoi ?
    « Rooooh Ginette ! Qu’est ce qu’il y avait d’écrit sur le papier ?
    « Aaaaah ça Lucette, vous devinerez jamais !
    « Nooooon Ginette ! Qu’est ce qu’y avait bon sang de bonsoir !
    « Et ben je vous le donne en mille Lucette, y avait d’écrit ces mots : « J’ai craché dans mon verre ! »
    « Ah ?
    « Texto Lucette, y avait d’écrit : « J’ai craché dans mon verre ! » et avec le point d’exclamation encore !!!!
    « Et il avait vraiment craché dans son verre le type ?
    « J’en sais rien Lucette, j’en sais foutrement rien, et le père Magloire non plus !
    « Mais alors, pourquoi qu’il a fait ça ?
    « M’enfin Lucette, vous êtes naïve ou quoi ?
    « Ben non ! Pourquoi ?
    « A la place du gars, Lucette, vous auriez laissé un verre de pastis plein, à côté de 3 poivrots assoiffés vous ?
    « Ben moi oui, je bois pas de pastis.
    « Vous sûrement, poire comme vous êtes. Mais le gars lui, il voulait retrouver son verre en revenant d’avoir fait sa petite affaire. Vous voyez ?
    « Aaaaah ! Oui oui oui ! Je comprends, il voulait pas qu’on boive son verre en son absence. Hein Ginette ?
    « Ouais ! Ce qu’aurait pas manqué de faire le père Magloire et sa bande.
     « Hi hi hi hi  Ginette ! Futé le type, hein ?
    « Ouais, mais vous savez pas ce qu’a fait mon copain Magloire ?
    « Non Ginette. Qu’est ce qu’il a fait ?
    « Et ben en dessous de la phrase : j’ai craché dans mon verre, il a rajouté : MOÂ AUSSI !!!! HO HO HO HO HO !!!!!
    « Ah bon ? Et c’est drôle ?
    « HO HO HO ! Un peu mon phasme !!!
    « Et pourquoi je vous prie ?
    « Parce que, justement, le père Magloire, il a pas craché dans le verre du type ! HO HO HO HO !
    « C’est pas drôle Ginette.
    « SI I I I I !!! HO HO HO HO  !!!!
    “BOF !
    « Bon alors Lucette, vous le sortez le Porto ?
    « Tout de suite Ginette ! Mais rassurez vous, j’ai pas craché dans la bouteille.
    « Et moi, je vais pas cracher dessus !

     


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  • « (Raaaaah ! Quel sale temps ! Et pis ce vent qui vous arrive dans la goule, on y voit rien avec le parapluie devant le nez !)
    PAF ! BAM ! … SPLAAATCH !
    « (Tiens, mon parapluie a encore tapé le mur. Raaaaaah le sale temps !)
    « Aïe aïe aïe ! Ouillouillouille !! Qu’est ce qui m’arrive ?
    « Hein ? Quoi ?
    « Hou la laaaa !!
    « C’est quoi ça ?
    « Wouaaaaaah ! Je suis toute mouillée en plus !
    « Mais c’est quoi ce truc ? … On dirait que quelqu’un a perdu son parapluie.
    « Ouillouillouille !!
    « Y a quelqu’un ?
    « Oui i i i ! Y a moi !
    « Vous ? Qui ça           vous?
    « Moi ,Lucette Gaucher ! Je suis blessée !
    « Lucette ! Qu’est ce que vous foutez là par terre ?
    « J’ai été renversée par un camion qui est monté sur le trottoir !
    « Un camion ? J’ai pas vu de camion moi ! Et pourtant je reviens de chez Justine et Anne  Titegoutte par le trottoir, et j’allais tourner dans la rue Meuret-Ragot. !
    « Aidez moi Ginette, j’ai le fondement dans le caniveau.
    « Vous allez pas vous remplir Lucette, n’ayez crainte. Donnez moi la main !
    « Aaaaaah !
    « Allez ! Ho hisse ! Ran !
    WI IIIIZZ !!
    « Raaaaah ! Ouille !
    Bing !
    « Et ben dites donc, vous êtes plus légère qu’un kilo de plumes Lucette !
    « Aïe aïe aïe ! Je me suis cogné la tête contre le mur !
    « Arrêtez de vous plaindre Lucette, vous êtes pas en porcelaine de saxophone !
    « Ouillouillouille ! … En porcelaine de quoi ?
    « De sax Lucette ! Vous connaissez pas ?
    « Aïe aïe aïe ! … Si si Ginette, je sais !
    « Bon alors ? Hein ? Vous avez pas si mal que ça.
    « Je suis toute courbattue Ginette, et puis j’ai une bosse là. . … Vous avez pas noté le numéro minéralogique du camion par hasard ?
    « Le quoi ?
    « Le numéro d’immatriculation du camion Ginette !
    « C’est un numéro minéral ?
    « Logique Ginette, minéralogique. L’immatriculation du camion quoi !
    « Mais puisque je vous dit qu’y avait pas de camion ! C’est pas logique tout ça. Toute façon, on n’y voit goutte, et pourtant il pleut.
    « Oui, mais j’ai été renversée par quelque chose ! … Ou quelqu’un ….
    « Quelqu’un ? … Qui ça ?
    « Je sais pas moi, quelque chose d’assez gros pour que je tombe.
    « Ooooooh vous savez, y a pas besoin de quelque chose de gros pour que vous vous retrouviez par terre, un courant d’air pourrait suffir.
    « Et bien madame Ginette, on voit bien que c’est pas vous qu’avez subi le choc ! Aïe aïe aïe…  !
    « Ouais.
    « … Et puis je suis toute mouillée par-dessus le marché.
    « Boooooh ! C’est pas grave ça, venez jusqu’à chez moi, je vais vous sècher.
    « C’est gentil ça Ginette. … Oh la la ! Et mon parapluie qu’est tout cassé !!
    « Attendez Lucette, je vais vous le remettre droit moi ! …
    CRAAAAAC !
    « Et voilà, il est comme neuf.
    « Ouais, si on veut. Moi je trouve qu’il est plutôt comme huit.
    « Raaaaah Lucette, jamais contente. Allez venez !
    « Et mon cabas ? Ginette, il est où mon cabas ?
    « J’en sais rien Lucette ! Vous aviez un cabas ?
    « Ben oui ! Moi je revenais de chez Henriette, j’avais …
    « De chez Henriette Dumand ?
    « Ben oui, vous en connaissez une autre vous ?
    « Ben oui, la marchande de volaille, Henriette Douas !
    « Elle est pas dans le bourg elle. Je revenais de la charcuterie avec du jambon des œufs, de la farine  et du pâté.
    « Il y a des œufs et de la farine à la charcuterie ?
    « Parfaitement Ginette, y en a !
    « Et pourquoi que vous allez pas en chercher chez les sœurs Titegoutte ? Vous êtes fâchée ?
    « Non. Mais la dernière fois, y avait un œuf qu’était cassé ! … Comme mon parapluie Ginette, et elles m’avaient pas fait un prix !. … Faudra que je retrouve le camion si je veux être remboursée.
    « Comptes là-dessus et bois de l’eau !
    « Hein ?
    « Rien rien Lucette. … Tenez, regardez, il est là votre cabas.
    « Oh la la ! Il est tout abîmé lui aussi !
    « Ah !
    « Oui oui, et mes œufs, y sont tous cassés, c’est une vraie omelette là-dedans !
    « Et ben dépêchons nous de rentrer, vous pourrez peut-être la faire cuire. Allez vite !!
    « Hououou ! Même le paquet de farine est crevé !
    « Et ben vous ferez des crêpes ! Vous venez ?
    « Oui oui, j’arrive. … Raaaah ! J’arrive pas à ouvrir mon parapluie ! Va falloir qu’il me rembourse le camion.
    « C’est ça Lucette. Allez mettez vous sous mon parapluie, qu’on aille se mettre à l’abri.
    Ploc, ,ploc ,ploc ,ploc !
    « C’est vous qui faites ce bruit Lucette ?
    « Oui iii Ginette, j’ai de l’eau jusque dans mes chaussures, et mes mi-bas qui tombent ! C’est la Bérézina !
    « L’abbé Rézina ? C’est qui celui là ? Un nouveau curé ?
    « Meueueuh non Ginette. C’est un, … eueueuh, eune, … eueueuh, je sais plus, mais c’est pas un curé. Je crois que ça a un rapport avec la retraite ou quelque chose comme ça.
    « La retraite ?  C’est quoi encore ça ? Une de vos inventions ?
    « Non, c’est une expression pour dire que tout va mal, comme les retraites.
    « Tout va mal ? Bof, d’accord il pleut, mais d’un autre côté, on est enjuillet, c’est un peu normal pour Potinville Lucette. Et puis dans 2 minutes on est à l’abri.
    « Ben on voit que c’est pas vous qu’avez eu le derrière dans l’eau ! Je suis trempée moi ! Et à cause d’un chauffard. Ah il me le paiera !
    « Allons allons Lucette, vous dites ça parce que vous êtes en colère. Quand vous serez sèche, vous verrez les choses différemment. … On est arrivées, allez entrez, je vais vous offrir un café bien chaud.
    « Ah ça c’est gentil Ginette. Merci.
    « Avec un petit coup de rhum ?
    « Ma foi Ginette, c’est pas de refus.
    « Restez dans l’entrée, et posez vos crêpes là, je reviens.
    « Mes crêpes ? j’ai pas de crêpes Ginette !
    « Pas encore Lucette, mais le mélange est fait. Posez les là, je vais chercher une bassine !
    « Une bassine ? Pour quoi faire ?
    « Pour vous sécher Lucette, pas de panique ! Je reviens.
    « Je panique pas, mais , …
    « Bougez pas !
    « (Et ben je suis dans un état ! … Bououououh !) Vous avez des chaussons Ginette ?
    « Pas besoin, j’arrive Lucette. … Voilà, j’ai une bassine. Ôtez vos godasses et montez là dedans.
    « Hein ?
    « Ouais Lucette, ôtez vos chaussures mouillées et montez dans la bassine je vous dis !
    « Qu’est ce que vous allez faire Ginette.
    « Montez, je vais vous tirer jusqu’à la cuisine, comme ça vous vous égouttrez sans en mettre partout, et puis je vais vous sècher au sèche-cheveux. Montez !
    « Vous êtes sûre que …
    « Ouais Lucette, montez et en route !
    « Bon.
    « Allez ! ho hiiiiisse, en voiture Simone !
    ZIIIIIIPPP !
    « Aaaaaah Giiiinette !
    « Qu’est ce qu’il y a ?
    « J’ai failli tomber ! Il aurait plus manqué que ça que je me casse quelque chose.
    « Excusez moi Lucette, j’avais oublié que vous n’étiez qu’une brindille. Je vais aller plus doucement. … Voilà, vous êtes arrivée.
    « Ouououf ! Et ben je l’ai échappé belle.
    « Oh faut rien éxagérer. … Bon je vous prépare le café rhum et pis je vais chercher le sèche-cheveux. Prenez ce tabouret là. Faites attention de pas tout mouiller Lucette, je reviens. Servez nous pendant ce temps là.
    « Oui oui, merci Ginette. … (Quelle journée ! J’aurais pas du me lever ce matin moi. … Hmmmmmm ! Il sent bon ce café.)
    ***
    « Me revoilà Lucette, j’ai le matos. … Ah je vois que vous avez fini votre café-rhum. C’était bon ?
    « Ma foi !
    « Vous en voulez un autre ?
    « Après le séchage Ginette.
    « Bon alors mettez vous debout dans la bassine, ça sera plus pratique. Je vais brancher le sèche-cheveux. … Zut, le fil est trop court. Accrochez vous Lucette, je vais vous rapprocher de la prise. Ran !
    « Aaaaaaah !
    « Qu’est ce qu’il y a encore ?
    « J’ai failli tomber Ginette.
    « Ouais, mais vous êtes pas tombée, alors cessez de geindre.
    « Dites, c’est pas un peu dangereux votre truc là ?
    « Quoi donc ?
    « Ben le sèche-cheveux et la bassine en fer blanc là Ginette.
    « Meueueuh non, poule mouillée ! Arrêtez de bouger, vous allez être sèche dans 2 minutes.
    « Vous êtes sûre ? C’est que j’ai de l’eau jusque dans ma barboteuse ! Et ça goutte.
    « Vous inquiétez pas, je vais vous passer le sèchoir partout. Attention, je met en route !
    WOUOUOUOUOUOUH ! BZZZZZZZZZZZZ !
    « Wouaaaah c’est froid !
    « Pas de panique Lucette, ça va chauffer dans 2 secondes. Attendez !
    « Raaaaaaaaah ! C’est chauauauaud !
    « Une seconde, je règle la température. Voilà.
    « C’est froid Ginette.
    « Dites Lucette, faudrait voir à voir ! C’est chaud ou c’est froid ?
    « C’est froid, mais c’est un peu chaud aussi, ça dépend !
    « Et maintenant ?
    « Aaaaah ça va mieux ! Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
    « Qu’est ce qu’il y a encore ?
    « Rien Ginette, ça chatououououille. Hiiiiiiii !
    « C’est bon signe Lucette.
    « Aaaaaaah, ça va mieux, je revis.
    « Penchez vous que je vous fasse les pattes !
    « Pas la peine Ginette, j’ai pas de pattes. C’est les hommes qui ont des pattes.
    « Bougre de courge, je vous parle pas de vos cheveux, je vous parle de vos pattes de phasme ! Vous êtes trempée jusqu’aux os ! Levez une patte que ça sèche mieux.
    « Comme ça…  aaaaaaaaaaaa ? Au secours je tombe !
    « MEEEEERDE ! Le sèche-cheveueueueueux !! Il m’a échappé !!!
    PLAAAAATCH !!!
    « Raaaaaaaah !! Au sec … !
    BZIIIII I I I I  !  BZZZ BZZZ BZZZ !
    « Luceeeeette ! ... Ça va ?
    « Eueueuh, ... je crois.
    « Vous m’avez fait peur Lucette.
    « A moi aussi Ginette vous avez fait peur ! … Dites, il est où ?
    « Qui donc ?
    « Le sèche-cheveux Ginette, pas le pape !!
    « Il est dans la bassine Lucette !
    « Wouaaaaaaah ! C’est lui qui a fait BZZZ BZZZ ?
    « Je crois bien Lucette.
    « Mais alors je suis électrocutée Ginette !
    « Ah bon ?
    « OUIIIII ! Je suis moooooorte !
    « Et ben pour une morte, vous braillez bien fort !
    « Mais enfin Ginette, le sèche-cheveux ! … Dans la bassine ! … Je suis électrocutée ! Houououou !
    « Cessez de pleurnicher, vous êtes même pas électrisée !
    « Ah ?
    « Oui i i i ! Hi i i i ! Hi ! Hi !
    « Qu’est ce qu’il y a de drôle je vous prie ?
    « Beeeeeen ma pauvre Lucette, vous avez les cheveux tout droits sur la tête, on dirait un Painque ! Mais pas ponque.
    « Comment que ça se fait ?
    « C’est que vous devez être mauvaise conductrice, ça expliquerait que vous vous soyez ramassé la goule dans le mur vous-même. … Il n’y avait pas de camion ni personne d’autre ! C’est tout. … Bon, et ben moi, Je vais me taper un petit coup de rhum maintenant, j’en ai besoin !
    « MOI AUSSIIIIIIIIIII……………… !!!!!!!!!!  !


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    « Dites Ginette, on monte à la tour ?

     

    « A la tour ? Non non non Lucette, on fait d’abord le tour des remparts pour se faire un peu les pieds ! Allez en route mauvaise troupe, c’est par là !

     

    « Par là ? Non Ginette, c’est par ici, il faut descendre là.

     

    « Mais bougre de Lucette, si on descend, on risque pas de monter sur les remparts ! Pour monter, il faut prendre l’escalier qui monte, pas celui qui descend que je sâche !!

     

    « Oui sans doute Ginette, mais là, on est déjà montées, et on est arrivées au dessus des remparts. Si on va par là, on monte à la tour de Constance.

     

    « Mais je vous ai dit qu’on monterait après avoir fait le tour des remparts !

     

    « Alors il faut descendre ici Ginette.

     

    « Vous êtes sûre ?

     

    « Pour sûr que je suis sûre. Allez Ginette, venez !

     

    « (Elle va nous perdre ce satané phasme !) … Je vous préviens Lucette, si jamais on se perd, … Ah tiens ! Mais oui, on arrive sur les remparts ! C’est curieux.

     

    « Non non Ginette, c’est pas curieux, c’est normal. Allez en route.

     

    « M’ouais ! Normal si on veut. Parce que descendre pour monter, c’est pas tout à fait normal quand même.

     

    « Ginette, cessez de ronchonner et gardez votre souffle, le chemin sera long et il fait beau et chaud.

     

    « Beau, et chaud ? Vous faites dans la contrepétrie belge à présent ?

     

    « Hein ? La contrepétrie belge ? C’est quoi ?

     

    « Ben une contrepétrie tiens ! Ni plus, ni moins. … Allez Lucette marchez ! Là-bas, il y a une petite tour, on va faire une pause.

     

    « (Et ben si on fait une pause à chaque tour, on n’est pas rendues !)

     

    « Qu’est ce que vous maugréez à présent ?

     

    « Rien rien Ginette, rien !

     

    « Pfououou ! Tiens, il y a un banc, on va s’asseoir un instant. Venez là Lucette !

     

    « C’est vrai qu’il fait frais ici.

     

    « Pffouou vouiii ! Ça fait du bien de s’asseoir.

     

    « Oooooh regardez Ginette ! Là, il y a des noms gravés, si ça se trouve, ce sont des noms de gardes de l’époque de Louis IX.

     

    « Ah bon ? Vous en avez connus vous des gardes de ce monsieur neuf ?

     

    « Nooooon Ginette ! Bien sûr que non ! Louis IX, c’était saint Louis, le roi de France qui régnait dans les années 1300 je crois.

     

    « Vous croyez ? Vous étiez pas institutrice dans le temps ?

     

    « Oui Ginette, mais pas sous le règne de saint Louis. N’empêche, il y a écrit là : Enguerrant. C’est pas un prénom d’aujourd’hui ça.

     

    « En guerrant ? On disait pas «en guerroyant» en ce temps là ?

     

    « Non Ginette. Enguerrant c’était un prénom.

     

    « Ah ? Et ben le gars qui s’appelait comme ça, il devait être hargneux Lucette.

     

    « Je ne sais pas Ginette. Allez, on y va ! Vous venez ?

     

    « Une minute papillon ! Je respire.

     

    « On a encore du chemin à faire Ginette, en route !

     

    « Bon, j’arrive. … Rooooh ! … Bigre, le soleil, il est encore plus chaud que tout à l’heure !

     

    « Attention à la marche Gin… !

     

    « RAAAAAH !

     

    « Vous vous êtes fait mal ?

     

    « Non Lucette, mais j’ai failli tomber. Ils savaient pas faire des marches planes à l’époque du père Neuf ?

     

    « C’est l’usure du temps Ginette, et vous non plus, vous  n’êtes plus toute jeune.

     

    « Dites donc, parlez pour vous ! Vous n’êtes pas non plus un perdreau de l’année !

     

    « Allez ! Parlez moins et marchez plus Ginette, on n’avance pas…

     

    « Pff ! Pff ! Pff ! … C’est encore loin ?

     

    « On n’en est même pas au quart Ginette. Marchez !

     

    « Dites Lucette, y a pas des toilettes par là ?

     

    « Je ne sais pas. Vous avez une envie pressante ?

     

    « Eueueuh, non, mais ça pourrait bien arriver.

     

    « Et ben en attendant, marchez !

     

    « Pfff ! Foutu soleil !

     

    « Ah Voilà une autre tour, on va faire une pause. D’accord Ginette ?

     

    « Plutôt deux fois qu’une.

     

    SPLASH !!!

     

    « Ouf ! Une petite pause, c’est pas de refus Lucette.

     

    « Pas trop longtemps Ginette, sinon on va se faire enfermer dans l’enceinte. Y a plus grand monde là.

     

    « Et encore moins de femme enceinte Lucette.

     

    « Je ne suis pas sainte Ginette.

     

    « Et encore moins enceinte Lucette !

     

    « Dites Ginette, ça va vous ?

     

    « Trééés bien Lucette, trrrèèès bien ! … (On se croirait au Mourre Nègre !)

     

    « (Roooooh ! La Ginette, elle a du attraper un coup de soleil sur la cafetière). Allez on repart Ginette. En route.

     

    « C’est ça. En route mauvaise troupe.

     

    « HAY HO HAY HO ! AU TROT ! AU TROT !

     

    « Qu’est ce que vous me chantez là Lucette ?

     

    « Une chanson entraînante pour aller plus vite.

     

    « Pouf pouf ! Dites Lucette, pouf pouf ! Vous pouvez pas ralentir un peu !!!

     

    « On arrive à une porte Ginette, on va pouvoir descendre.

     

    « pouf pouf ! pas trop tôt !

     

    « Zut !

     

    « Quoi zut !

     

    « Zut Ginette ! C’est la porte marine.

     

    « Ben quoi la porte Marine ? C’est par là qu’est passée Marine Le Pen ?

     

    « Mais non Ginette, ça a rien à voir avec Marine Le Pen. On passe au dessus d’une porte sans doute conçue pour que les bâteaux puissent entrer dans la ville.

     

    « Mais y a pas d’eau Lucette ! Comment voudriez vous que les bateaux puissent entrer par là ?

     

    « Par là aujourd’hui, non Ginette, mais au temps de Louis IX, si !

     

    « Et comment ce pusse madame Lucette, sans eau ?

     

    « Au temps de saint Louis Ginette, y avait de l’eau !

     

    « Ah ? Et ousqu’elle est à présent  l’eau ? Hmmm ! Elle s’est évaporée peut-être ?

     

    « Peut-être pas, mais elle a été remplacée par du sable. La mer a apporté du sable et le port a été asséché. C’est pourquoi on appelle cette ville : Aigues-Mortes, en vieux françois : les eaux-mortes.

     

    « Ah ? Et c’était qui ce vieux François qu’a baptisé cette ville ?

     

    « Hein ? Quel vieux François ?

     

    « Ben c’est ce que je vous demande madame la science. Alors ?

     

    « Ben je ne sais pas Ginette. Je ne connais aucun François de cette époque là.

     

    « Pourtant vous avez dit que c’est un vieux François qu’avait nommé cette ville : Aigues-Mortes !

     

    « Aaaaaah ! Non Ginette !

     

    « Comment ça, non ?

     

    « Non. Enfin si ! Quand je dis vieux françois, je veux parler de la langue française. Dans l’ancien temps, on disait françois à la place de français. Vous comprenez ?

     

    « M’ouais ! … Vaguement.

     

    « C’est simple Ginette, dans l’ancien, …

     

    « OUAIS MADAME LA SCIENCE ! On va pas passer le réveillon là-dessus ! Il commence à faire faim, alors y serait peut-être temps de redescendre au rez-de-chaussée où se trouvent les restaurants que je puisse me restaurer !! En route nom d’un chien Lucette !

     

    « J’arriiiiive Ginette ! Pouf pouf !!!!

     


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    « Dites Ginette, le temps est beau, la mer est verte, …

     

    « Alors, laisse un peu la fenêtre ouverte !

     

    « Hein ? Pourquoi ça ?

     

    « Ben quand la mer est verte, on laisse la fenêtre ouverte Lucette.

     

    « Ah bon ? … Mais pourquoi ça Ginette ?

     

    « Je sais pas Lucette, j’ai toujours entendu dire que quand la mer est verte, on laissait un peu la fenêtre ouverte, c’est tout.

     

    « Mais ça n’a pas de sens Ginette !

     

    « On s’en fout Lucette, on s’en fout ! Alors qu’est ce que vous vouliez dire ?

     

    « Ben Ginette, le soleil brille, …

     

    « Hello !

     

    « Hein ? … Quoi ?

     

    « Ben : hello le soleil brille Lucette.

     

    « Hmm ! J’ai même l’impression qu’il vous tape sur la tête Ginette.

     

    « Qu’est ce que vous insinuez  par là ?

     

    « Oh par là, pas grand-chose, mais par ici on dirait que le soleil vous en fait voir de toutes les couleurs.

     

    « Comment ça Lucette ?

     

    « Ben je vous dis : « la mer est verte », et vous me répondez : « Laisse un peu la fenêtre ouverte ! » Et puis maintenant je vous dis : « le soleil brille », et du tac au tac, vous me répondez : « Hello ! » … Vous ne trouvez pas ça bizarre ?

     

    « Y a rien de bizarre là-dedans Lucette, quand on dit que le soleil brille, on a tendance à chanter : « Hello le soleil brille ! » C’est comme ça, c’est tout.

     

    « Et ça n’a rien à voir avec le soleil sur la cafetière ?

     

    « Non non Lucette, c’est juste une association d’idées. Mais vous ne connaissez pas ça vous.

     

    « Je ne connais pas quoi ?

     

    « Les idées Lucette, les idées ! Et donc, pour les associer, ça va pas être facile. … Mais où est ce que vous vouliez en venir avec votre soleil Lucette ?

     

    « Ben tout simplement qu’il fait beau, et qu’on pourrait aller à la plage.

     

    « Alors là Lucette, c’est sidérant, vous venez d’avoir une idée. Et qu’est ce que vous entendez exactement par : on pourrait aller à la plage ?

     

    « Ben comme je vous disais, le soleil brille, la mer est verte, …

     

    « Ah non hein ! Ne me la refaites pas !

     

    « Non non Ginette, mais j’ajoute qu’il n’y a presque pas de vent, c’est donc un temps idéal pour aller à la plage et éventuellement, pour ceux qui savent nager, se baigner. Qu’est ce que vous en dites ?

     

    « Dites donc, qu’est ce que vous entender exactement au juste par ceusses qui ne savent pas nager ?

     

    « Oh par là, Ginette, j’entends pas grand chose. Tout simplement, ceux qui ne savent pas nager, il vaut mieux qu’ils ne se baignent pas.

     

    « Savez vous madame Lucette, qu’il existe des bouées pour ceusses qui ne savent pas nager ?

     

    « Oui oui, mais, …

     

    « Y a pas de mais Lucette ! Je m’en vais vous montrer, moi, qu’on peut se baigner avec une bouée !!! Et tout de suite même. Je prends la mienne de bouée, et je vous suis !

     

    « Faut d’abord mettre un maillot Ginette, je ne suis pas prête.

     

    « Moi non plus, mais j’y vais de ce pas !

     

    « Vous n’allez quand même pas vous baigner toute nue Ginette !!!!

     

    « Qu’est ce qui vous fait dire ça Lucette ?

     

    « Ben vous venez de me dire que vous allez aller à la plage de ce pas !

     

    « Point du tout Lucette, je vais simplement de ce pas mettre mon maillot, je prends ma bouée, et j’arrive. Grouillez vous !

     

    « Vrai ? On va à la plage ?

     

    « Ouais, mais cette fois, c’est moi qui conduit, on ne va pas faire des acrobaties tous les jours !

     

     

    « Alors Lucette vous êtes prête ? Y vous faut pas une heure quand même pour mettre un si petit maillot !

     

    « J’arrive Ginette ! … Qu’est ce que c’est que ça ?

     

    « Quoi ?

     

    « Ça, là !

     

    « Ça ? C’est ma bouée Lucette. Je l’ai mise sur le toit de la rosalie, y avait pas de place ailleurs. Je l’ai gonflée pendant que vous mettiez votre maillot. Vous avez pris tout votre temps hein !

     

    « Et ben dites donc, je la voyais pas si grosse votre bouée Ginette.

     

    « C’était un tracteur 4/4 Lucette, comme ça c’est une biplace. Si ça vous dit … ?

     

    « Eueueuh ! Je sais pas si j’aurais assez de place.

     

    « Vous inquiétez pas on se serrera, et je vous apprendrai la navigation, j’ai ajouté des rames. Allez en route !

     

     

    « Nous y voilà. Vous avez vu comment on conduit ?

     

    « Oui oui Ginette, vous êtes une experte.

     

    « Et on est arrivées sans encombre.

     

    « Allez Ginette, on s’installe. J’ai les serviettes et le parasol. Tiens on va se mettre là.

     

    « C’est des serviettes ça ? On dirait des mouchoirs !

     

    « Non non Ginette, ça c’est les miennes, pour vous j’ai pris un drap rose, ça vous va ?

     

    « J’ai rien contre le rose, quoique, … mais pourquoi un drap ?  Lucette ? Hmm !

     

    « Eueueuh ! … Pour que vous soyez à l’aise Ginette.

     

    « Ah ? Ben ça, c’est une attention sympathique vieux phasme. Mais vous, une seule serviette aurait suffi vous savez.

     

    « Allez Ginette ! A l’eau canard !!

     

    « Vous téléphonez aux canards à présent ?

     

    « Non non, mais on va faire comme les canards Ginette, on va dans l’eau. Prenez votre bouée ! … On va s’amuser comme des folles, regardez, il y a des vagues ! Allez on y va. Youpiiii !

     

    « Ne courez pas comme ça, faut que je porte ma bouée moi ! (Ndd quelle satanée Lucette !) … Pfff ! Pfff ! Attendez moi bon sang ! C’est pas facile de marcher dans le sable avec une bouée. (J’aurais du prendre la taille au dessous, et avec ces foutues rames !). Ouf ! Pfff !

     

    Plouf !

     

    « Vous venez Ginette ? Elle est bonne !

     

    « Qui ça ? Pff !

     

    « Ben l’eau tiens.

     

    « Bonne ? … Elle est pas si bonne que ça, moi je la trouve salée !

     

    « Je veux dire qu’elle est pas froide Ginette.

     

    « Ah ? … Ben elle est pas chaude non plus. Bon j’y vais. … Aaaaaaah !

     

    « Qu’est ce qu’y a ?

     

    « Elle est pas chaude Lucette !

     

    « Mais si ! Venez, vous allez vous habituer. Venez ! Mettez votre bouée à l’eau et grimpez dedans.

     

    « Je voudrais vous y voir vous ! … Si vous me donniez un coup de main ?

     

    « J’arrive Ginette ! Faites attention à …

     

    PLAOUF !!!

     

    « … LA VAAAGUE !!!

     

    « RAAAAAH ! … BLOUP ! BLURP ! … Blou glou glou !

     

    « GINEEETTE ! Vous allez bien ?

     

    « Raaaaaah ! Humpf ! Humpf ! Aaargh !

     

    « Ginette ! Vous êtes où ? … Où est ce qu’elle est ?

     

    « Houmpf ! … Je suis làààà ! bloup !

     

    « Là où ?

     

    « Bloups ! Sous la bouée ! … Glou glou glou glou !!

     

    « M… ! Ma parole, elle est en train de se noyer ) Gineeette, j’arrive !

     

    « Glou glou glou ! Hein ? Glou glou glou !

     

    «  Ginette ?

     

    « Mince ! Je la vois plus ! » Gineeette ! … Ah y a un pied là ! Je tire. Ho o o hisse !

     

    « Glou ! Houps !

     

    « Ho hisse ! Palsembleu, elle est lourde !

     

    « Glou ! … Diiides donc blup … ! … Zoyez bluppolie ! Blupss !

     

    « Ah vous êtes pas noyée ? Ça va Ginette ?

     

    « Bas braiment blourp ! Heu eu ! Heu eu ! Heurk !

     

    « Je vais essayer de vous ramener sur le sable Ginette… Ho o o hisse ! Dites vous êtes lour,…  eueuh, vous auriez pas trop mangé à midi ?

     

    « Heurk ! Non, j’ai bangé borbalement  blub ! Aïe ! Vous me faites mal à l’orteil ! Blub !

     

    « Ran ! Ça y est Ginette, vous êtes sauvée.

     

    « Beurk ! Blub ! Qu’est ce qu’y s’est passé Lucette ?

     

    « Ben vous avez mis votre bouée à l’eau juste au moment où il est arrivé une grosse vague, et alors vous avez été roulée sous le rouleau.

     

    « Roulée par un rouleau moi ? Ah mais ça va pas se passer comme ça ! Il est pas né celui qui roulera Ginette ! Blubs ! heurk !

     

    « Pourtant on dirait bien que si Ginette. Vous avez bu la tasse ?

     

    « Je crois pas que c’était une tasse Lucette, j’ai l’impression d’avoir plutôt bu une soupière. Blub ! Et je peux vous dire que votre soupe là, et ben, elle est vraiment trop salée ! Faudra que vous revoyiez votre recette, sinon j’y goûterai plus !

     

    « Ah je vois que vous avez repris vos esprits. Tant mieux, parce qu’ à un moment, j’ai cru que vous alliez vous noyer.

     

    « Noyée moi ? Elle est pas née la mer qui noiera Ginette Touchard. J’y retourne !

     

    « Attention Ginette, y a des vagues, vous avez pas votre bouée ! Et je vais pas risquer ma vie encore une fois pour vous tirer de là !

     

    « Hein ? … Et vous vous dites mon amie ? Quelle ingratitude Lucette ! Je vous croyais pas comme ça. … Puisque c’est comme ça, je vais me suicider, la vie ne vaut plus d’être vécue.

     

    « Ginette ! Vous n’allez pas …

     

    « Si si !

     

    « … Partir sur un pléonasme ?

     

    « Hein ? … Un quoi ?

     

    « Un pléonasme Ginette. Vivre sa vie c’est un pléonasme.

     

    « Plaie où vous voulez, mais si vous ne venez pas me sauvez, je vais me, … raaaAAAH !

     

    « Merde ! … Elle s’est encore fait renverser !!! Faut que j’y aille ! Tenez bon Ginette ! Tenez bon j’arrive !

     

    « Aaaaaah ! Tout de même !

     

    « Rooooh Ginette ! La prochaine fois, on ira aux bains-douches !

     


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